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Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.




vendredi 10 juillet 2015

Le krach chinois inquiète, peu de chance de déclencher une crise mondiale (FMI)

Paris - Le spectaculaire krach boursier en Chine tombe au mauvais moment pour les marchés financiers et fait peser des risques sur la croissance, mais ne semble pas encore être annonciateur d'une crise financière mondiale.


"L'éclatement de ce qui est clairement devenu une bulle du marché boursier (...) est inquiétant", a estimé jeudi Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, tout en estimant que le ralentissement de l'activité dans le pays était "sain" afin d'éviter une surchauffe.

L'éclatement de cette bulle, avec une baisse de 30% en à peine un mois, est scruté depuis plusieurs jours par les investisseurs du monde entier, même si elle a pour l'instant peu de conséquences visibles en dehors de la Chine. Le récent rebond du marché chinois était également de nature à apaiser les tensions.

Le marché boursier chinois est encore peu ouvert au reste du monde et reste difficilement accessible aux investisseurs internationaux, ce qui limite les risques de contagion.

C'est toutefois une mauvaise nouvelle pour l'économie, puisque la Bourse contribue largement au financement des entreprises et ce coup de froid pourrait donc avoir des conséquences sur la croissance.

"Pour l'instant c'est un problème chinois mais à mon avis il y a déjà des répercussions sur le reste de la zone asiatique" et le risque c'est que cela devienne "un problème systémique allant au-delà de la Chine", résume l'économiste français Christian de Boissieu, qui s'exprimait lors d'une conférence de l'Autorité des marchés financiers (AMF) français.

Mais dans l'immédiat, une crise à la Lehman Brothers ou comme celle qui avait touché l'Asie à la fin des années 1990 semble exclue.

"Les autorités chinoises font tout pour que la situation se stabilise", rappelle Guillaume Tresca, stratégiste pays émergents chez Crédit Agricole CIB, pour qui le problème chinois "ne devrait pas être un facteur déclenchant d'une grande crise".

L'intervention en cours des autorités chinoises pour enrayer la chute des marchés semblait porter ses premiers fruits et les investisseurs pouvaient se montrer rassurés par les premiers signes de rebond du marché chinois.


RISQUES "CONTENUS"

De même, le lobby bancaire international (IIF) juge que même si la baisse devait se prolonger, les risques de crise financière ou d'impact sur la croissance "devraient être contenus".

Si les indices boursiers américains et européens semblent peu sensibles au séisme chinois, la situation pèse toutefois sur le moral des investisseurs.

Le marché de la dette, plus ouvert à l'international que les actions et qui permet aux entreprises étrangères de lever des fonds en Chine, "avait assez bien tenu jusqu'à la fin de la semaine dernière mais on sent désormais plus d'attentisme", remarque Jean-Pierre Brioudes, chez HSBC.

Pour M. Tresca, cette frilosité peut être "amplifiée par les fragilités actuelles avec notamment la Grèce".

Les marchés sont déjà déstabilisés par plusieurs inconnues, à commencer par le sort de la Grèce, qui pourrait se jouer d'ici dimanche.

La chef économiste de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Catherine Mann, rappelait d'ailleurs récemment que "la reprise en Europe est encore fragile et comme telle, elle est dépendante de toute situation risquée".

Ce krach intervient par ailleurs au moment où les investisseurs espèrent une reprise économique mondiale, jusque-là poussive.

La Bourse chinoise ayant pour particularité d'être largement plébiscitée par les particuliers, qui s'endettent lourdement pour spéculer sur le marché, le retour de bâton menace la consommation chinoise, du fait des lourdes pertes enregistrées par les épargnants, très représentés dans la classe moyenne.

Les marchés ont toutefois déjà anticipé le ralentissement et les entreprises européennes exposées à la Chine, notamment dans l'industrie et le luxe, ont peu souffert jusqu'à présent en Bourse de la chute de la Bourse chinoise.

Ces soubresauts nuisent surtout à la Chine et à son image, estime pour sa part Didier Saint-Georges, membre du comité d'investissement de la société de gestion Carmignac.

Selon lui, le risque pour la Chine est de perdre en "crédibilité", lui faisant prendre du retard à un moment où le pays "a l'ambition d'ouvrir de plus en plus ses marchés à l'international".






awp

mercredi 29 avril 2015

Economie: la faible croissance américaine, nuage sur l'horizon du PIB mondial

Paris - Des Etats-Unis à la Chine, en passant par le Royaume-Uni, la croissance économique au premier trimestre a été décevante, alimentant les doutes pour le PIB mondial.


Le chiffre de la progression de la richesse américaine a été particulièrement brutal mercredi, le PIB ne progressant que de 0,2% en rythme annualisé, contre 2,2% au trimestre précédent. Surtout, c'est très nettement en dessous des chiffres anticipés, puisque les analystes misaient sur 1%.

Ces performances ont provoqué des soubresauts sur les marchés financiers, entraînant des baisses sensibles en Bourse en Europe et une appréciation de l'euro par rapport au dollar.

Mardi, c'était la croissance britannique qui montrait des signes de faiblesse, en ralentissant fortement à 0,3% par rapport au trimestre précédent, contre 0,6% au quatrième trimestre 2014, et un peu partout, les grands pays enregistrent des variations de PIB plutôt faibles.

Le ralentissement américain était attendu après un hiver rigoureux qui a partiellement gelé l'activité du pays. "Les facteurs temporaires peuvent avoir d'assez gros effets sur la croissance trimestrielle, surtout quand ils débarquent par trois (climat, bas prix du pétrole et hausse rapide du dollar)", ont relevé les analystes de la maison de courtage Oanda.

Mardi 20 janvier, Barack Obama se réjouissait: "ce soir, nous tournons la page" de la crise. Peut-être qu'il s'est un petit peu avancé, car depuis, les mauvais indicateurs se sont accumulés, même si les choses devraient s'améliorer au deuxième trimestre.

"Vu que le ralentissement au premier trimestre était principalement dû à des facteurs temporaires, nous nous attendons à ce que la croissance du PIB rebondisse" dans les mois qui viennent, estiment les analystes d'UniCredit.

"Les Etats-Unis restent assez au dessus du lot parmi les économies avancées et restent un moteur de la reprise", estime pour l'AFP Thierry Geiger, économiste du World Economic Forum, basé à Genève.

"Ils ont peut être déçu sur des prévisions de court terme", ajoute-t-il relevant que "le court-termisme engendre la volatilité".


"Nouvelle médiocrité"

Il n'empêche que ce coup de mou vient ajouter une touche obscure au panorama de l'économie mondiale, assombrie par plusieurs facteurs, au premier chef le ralentissement chinois.

Début avril, la patronne du FMI, Christine Lagarde mettait en garde: "il y a six mois, j'avais mis en garde contre le risque d'une nouvelle médiocrité, c'est-à-dire une faible croissance pendant longtemps. Aujourd'hui, on doit empêcher que cette nouvelle médiocrité ne devienne une nouvelle réalité".

"Globalement, on va vers cette médiocrité envisagée par Christine Lagarde", estime pour l'AFP Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank.

La Chine est en train de se débattre pour tenter de contrôler son ralentissement économique, le PIB a progressé de 7% au premier trimestre sur un an, sa plus faible performance depuis presque un quart de siècle.

En zone euro, la croissance est atone, tout comme au Japon, et les pays émergents doivent affronter toute une série de vents contraires, que ce soit le contrecoup des politiques monétaires des pays avancés ou ceux du ralentissement chinois.

Pourtant, les Banques centrales ne ménagent pas leur peine pour alimenter la machine, avec des taux d'intérêt au plus bas et des politiques non conventionnelles de relance, inondant les marchés financiers de liquidités.

"Les politiques monétaires ont favorisé les marchés, mais dans le même temps, l'économie réelle reste à la marge", relève M. Dembik pour qui "les effets bénéfiques des politiques monétaires ont un temps d'efficacité limité".

Ces politiques monétaires "ont aidé, ont permis d'éviter une grande dépression", estime M. Geiger, "mais cela ne peut pas cacher le besoin de réformes structurelles", pierre angulaire de toute reprise, selon lui.







awp

jeudi 16 avril 2015

Allemagne: net relèvement de la prévision de croissance 2015 des instituts

Berlin - Euro faible, pétrole bon marché et consommation dynamique vont donner un coup d'accélérateur plus fort que prévu à l'économie allemande en 2015, renforçant son rôle de locomotive dans une Europe encore convalescente, selon des prévisions publiées jeudi.


Sur l'année en cours, le Produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne devrait progresser de 2,1%, après 1,6% en 2014, estiment quatre grands instituts de conjoncture allemands. Ils ne tablaient que sur 1,2% à l'automne, après le ralentissement subi par la première économie européenne durant l'été.

Mais désormais, "l'économie allemande se trouve dans une phase de reprise vigoureuse, stimulée par des éléments inattendus, en particulier la chute des prix du pétrole et la forte dépréciation de l'euro", écrivent en préambule de leur rapport biannuel, l'Ifo, le DIW, le RWI et l'IWH, qui représentent des courants économiques différents.

Très attendu, ce rapport oriente généralement les prévisions du gouvernement allemand, qui table pour l'heure sur une croissance de 1,5% en 2015, mais doit réévaluer ses estimations la semaine prochaine. Le Fonds monétaire international (FMI) vient lui de relever sa propre prévision, à 1,6%.

Ce fort regain d'optimisme, par rapport à l'automne dernier, s'explique essentiellement par un quatrième trimestre 2014 (+0,7%) et un premier trimestre 2015 (anticipé à 0,6%) ayant surpris par leur vigueur, a souligné, lors d'une conférence de presse, Oliver Holtemöller de l'IWH.

Pour l'année 2016, les instituts considèrent que "le rythme ne devrait ralentir qu'un petit peu" et tablent sur une croissance de 1,8%.


POUVOIR D'ACHAT RENFORCÉ

Confirmant un changement de paradigme déjà observé ces dernières années, la consommation s'annonce comme "le soutien de la reprise", même si l'euro faible va également stimuler les exportations, longtemps le principal moteur de l'économie allemande.

"La consommation privée profite de la chute des cours du pétrole, qui renforce le pouvoir d'achat des consommateurs", via une essence moins chère ou des coûts de chauffage réduits, a résumé Timo Wollmershäuser, de l'Ifo. La consommation devrait augmenter de 2,5% en 2015 puis de 1,6% en 2016.

Autre soutien de la consommation: le marché du travail allemand, dont la bonne santé contraste avec la persistance d'un chômage élevé dans nombre de pays européens. Le taux de sans emploi est annoncé à 6,3% cette année et 5,9% en 2016, après 6,7% en 2014. Le nombre de personnes occupant un emploi devrait atteindre le chiffre record de 43 millions, sur une population totale d'environ 81 millions.

L'inflation de son côté, dont la grande faiblesse à l'échelle du continent a poussé la Banque centrale européenne (BCE) à lancer depuis mars un vaste programme de rachat de dettes, devrait encore s'affaiblir, à 0,5% en 2015, avant de rebondir à 1,3% en 2016.

Deuxième pilier de l'économie allemande, les exportations devraient être soutenues par l'euro faible, mais aussi par la reprise en zone euro. La conjoncture mondiale, dans son ensemble devrait d'ailleurs poursuivre sa reprise, même si en Chine, l'heure est au ralentissement, et que les conflits au Moyen-Orient pourraient entraîner une remontée des cours du pétrole.

Facteur purement technique, la progression de l'économie allemande en 2015 sera aussi nourrie par un nombre de jours ouvrables plus important qu'en 2014.

Cette conjoncture favorable continuera de faire les affaires de l'Etat allemand, en gonflant son excédent des finances publiques.

Les instituts ont d'ailleurs affiché leur désaccord sur l'usage à faire de cet argent, certains recommandant d'abord des baisses d'impôts, tandis que le DIW, classé plus à gauche, a insisté sur le besoin d'investissements. "Il y a un considérable besoin de se rattraper dans ce domaine, en ce qui concerne notamment les infrastructures ou la formation, avant de baisser les impôts", a déclaré Ferdinand Fichtner, expert de cet institut berlinois.






awp